En attendant son peintre... [PV Ryn]

Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 08/03/2007

Natsuko devait accueillir un invité sous peu, il se devait d’être présentable. Le plus charmant possible. Son hôte était un peintre reconnu, il s’appelait Ryn Raevens… Évidemment, même s’il était resté dans le village pendant un moment, il savait très bien qui était son futur invité. En travaillait à la librairie, il avait vu plusieurs magasines spécialisés parler de l’homme…Il était terriblement doué et mondialement connu, il fait des ravages et tous l’adulaient… Il espérait seulement que l’homme n’était pas trop capricieux et qu’il ne lui demanderait pas de réaliser mille et une folies…Peut être qu’il lui laisserait un peu de temps à lui pour qu’il aille travailler… Ça, il l’espérait vraiment La seule chose que Natsuko aimait vraiment ici, était son métier. Il aimait tellement les livres que passait des journées au milieu de ces objets ne le gênait pas le moins du monde au contraire…Quand le soir venu il devait rejoindre la chambre d’un de ses invités, il était plus calme que jamais et presque prés à affronter n’importe quoi…

J’ai bien dit presque…

Il enfila rapidement un beau kimono blanc, de la même couleur que ses doux cheveux, aux motifs noirs, qu’il attacha avec doigté . Il avait l’habitude de devoir le faire tout seul, même si au début ce n’était pas très facile. Les vrais geishas, elles, avaient des hommes ou des femmes pour attacher leur kimono et pour s’en occuper…Quoi que d’un côté elle n’enviait pas ses femmes que l’on avait vendu…Évidemment, lui était une sorte de ces femmes, mais peut être pire puisqu’il n’était pas fidèle à un seul homme mais changeait tout le temps de compagnon sans jamais en aimer un seul… Non il n ‘avait pas craqué sur un seul homme depuis qu’il était arrivé ici…Il n’était tombé que sur des clients plutôt difficiles. Comme il était très charmant et qu’il savait très bien s’adapter, le patron lui refilait toujours de drôles d’hommes , assez particuliers…

Puis il se coiffa rapidement, et ouvrit sa porte. Il la referma rapidement en voyant passer deux hommes avec un invités. Et bien…Ce n’était sûrement pas prévu dans le contrat mais les hommes s’en fichaient totalement… Et puis de toute manière les hôtes ne disaient rien et obéissaient aux désirs des hommes afin de se faire le plus gros pourboire possible et puis autant rapporter un maximum, ils pourraient toucher un plus gros salaires… Il finit par rouvrir la porte et se pencha légèrement pour vérifier qu’il n’y avait personne d’autres souhaitant passer. D’habitude les invités préféraient entraîner les hôtes dans leurs chambres. Elles étaient plus classes, plus luxueuses et surtout plus confortables…Mais certainement aimaient cela à la sauvage et ne pouvait pas s’ empêcher de le faire n’importe où…C’était bien arrivé une fois qu’un client de Natsuko lui demande de se laisser faire dans une petite ruelle…N’empêche qu’il avait touché un très beau pourboire cette fois là, et qu’il avait pu se racheter un kimono, des livres …

Il descendit les escaliers et demanda au réceptionniste si son homme était arrivé. Pas encore apparemment. Il décida alors de prendre un jus de fruit au bar, et retourna s’asseoir sur un des épais fauteuils de l’accueil. Il se plaça un peu en retrait, observant hôte et invités qui se côtoyaient ici. Certains étaient plus provocateurs et allumeurs que d’autres, certains plus pervers et obsédés que d’autres…C’était assez marrant d’observer tout ce monde vivre , complètement en dehors de ce village en fait, en dehors de toute dimension réaliste et morale….Et puis de là où il était, Natsuko avait une parfaite vue sur la porte d’entrée, ainsi, si son invité de peintre arrivait, il pourrait l’accueillir comme il se devait de le faire avec un hôte de sa classe…

Admin Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 15/06/2007

[Premier Post]

Il détestait l'avion. Il ne supportait de passer des heures enfermé dans une boite de conserve volante ! Ryn s'était ennuyé pendant toute la durée du voyage. Même si en première classe, les hôtesses étaient plus aimables et les activités plus soignées, lui n'avait pas pu s'empècher de se montrer méchant avec la pauvre fille qui l'avait gentiment servi. Bon, c'était de la méchanceté gratuite. Mais cela lui avait fait du bien...

Et enfin, il avait atteri. Retrouvé ses bagages -qui ne se composaient que d'une valise, de son sac à dos et d'une malette d'affaire- ne fut pas franchement difficile. A peine sa valise en main, à peine cachait-il les saphirs qui lui servent de regard derrière des lunettes de soleil. Une fois sorti du dédale des couloirs de l'aéroport, le peintre cherche un taxi des yeux. Il aurait du demander que quelqu'un vienne le chercher... Mais ce n'était pas son style d'en faire tout un plat. Et puis, se balader incognito n'était pas une mauvaise chose...

Il héla un taxi et grimpa dedans. L'aéroport de Berlin était à deux grosses heures du village. Deux grosses heures pendant lesquelles Ryn resta silencieux, la légère musique de la radio lui envahissant l'esprit. Son dernier séjour en Allemagne avait eu lieu six mois auparavant. Il s'était d'ailleurs fait énormément remarqué, comme toujours. Pour quelle raison me demanderez-vous ? Et bien, il s'était envoyé en l'air avec la fille d'un gros ponte pétrolier et en avait fait son modèle... Tout cela derrière le dos du papounet. Cette jeune femme était donc sur cinq de ses toiles. Evidemment le père n'avait pas du tout apprécié de découvrir que sa précieuse chérie avait été dévergondée.

Un sourire moqueur se forma sur les lèvres de l'artiste. Oui, il s'était bien amusé. c'était aussi pendant ce séjour que l'un de ses amis lui avait parlé de Das dorf Der Sinnesl. L'envie de s'y rendre avait germé peu à peu dans son esprit, et finalement, Ryn débarquait ici. Aussi bien pour prendre des vacances et se détendre, que pour avoir de nouveau matière à dessiner... Pas qu'il manquait de modèle, certes non, le nombre de femmes qui voulaient passer sous son regard ne se comptait plus ! Mais ce n'était pas ce qu'il voulait... Le brun avait une vision de son art bien particulier...

Enfin, le taxi se stoppa devant une grille. Encore heureux qu'il fasse beau. Le jeune homme paya l'homme et descendit de la voiture. Ses lunettes noires toujours sur le nez, il récupéra ses bagages. Puis, d'un pas lent mais confiant, il rejoignit le club. Son regard suivait chaque mouvement aux alentours. Il avait tellement l'habitude de capter le moindre détail, que cela se faisait machinalement.

Et puis, Ryn pénétra dans le hall du club. Il devait avoir une drole de dégaine. Un pantalon large beige, qui tombait bas sur ses hanches, un T-shirt près du corp noir et une veste longue en toile beige. Il retira ses lunettes, et laissa ses saphirs vaguer dans la pièce. Ce fut un jeune homme qui attira son attention. Du coin de l'oeil. Installé dans l'un des fauteuils, un kimono comme vêtement. Il dénotait totalement avec l'ambiance de l'endroit. Un soupir échappa à l'artiste. Plus qu'à attendre son hôte s'il avait bien compris.

Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 08/03/2007

Natsuko était assis dans ce grand et épais fauteuil de cuir. Il était arrivé quelques minutes auparavant, et s’était renseigné à propos de son client qui devait arriver sous peu. Il espérait secrètement qu’il soit aussi mignon que sur les photos qu‘il avait vu de lui, il en avait assez de tous ces crétins bourrés de fric, plus banals ou laids les uns que les autres. Déjà qu’il devait se les coltiner toute la journée, en plus au lit c’était pas souvent génial . Ces hommes cherchaient seulement à prendre leur pied mais ils n’étaient pas très bien équipés ou pas très ouverts à de nouvelles expériences…. Natsuko se mordit la lèvre et sirota un peu de son jus de fruit.

Il regarda passer devant lui un invité et son hôte.

Ce dernier était encore plus jeune que lui-même. Natsuko avait beau n’être encore q’un adolescent, il faisait tout de même un peu plus vieux par sa carrure et sa tignasse de cheveux blancs qui n’étaient pas dociles du tout. Mais dieu qu’il était beau…De plus, habillé de son kimono, il dégageait plus de classe, plus de distinction que pas mal de ses collègues, ce qu’ils lui reprochaient souvent. Après tout, il s’en fichait. L’important, ce n’était pas ce que les autres hôtes pensaient de lui, mais ce que le client pensait. S’il était satisfait, insatisfait, quel genre d’homme il préférait, quel genre de caractère. Pour faire simple, Natsuko jouait une comédie permanent pour répondre aux attentes de ceux qui lui permettaient de toucher son salaire… En plus de ça, la rumeur circulait qu’il était un « bon coup ». Il n’aimait pas cette expression mais il ne pouvait pas lutter contre les rumeurs de toute manière.

Alors souvent, Edward Tanaka, le patron de tous ces hôtes et hôte lui-même, lui donnait des clients assez important, la majeure partie du temps il s’agissait de privilégié… Ou alors d’invités normaux mais des habitués qui n’avaient jamais eu le droit à Natsuko… Ou parfois on le demandait… A ce moment là il fallait payer un petit peu plus cher quand même. C’était le jeu. Et les hommes s’y prêtaient souvent sans rechigner. Il avait même parfois des cadeaux. C’était rare certes mais ça arrivait. Comme le kimono qu’il portait aujourd’hui. Il était magnifique ,et lui avait été offert par un de ses riches clients qui lui avait donné pour le remercié du séjour qu’il lui avait fait passer… Natsuko avait bien tenté de refuser en assurant que c’était son travail mais l’homme avait fait porter le costume dans sa chambre juste avant son départ et Natsuko ne l’avait jamais revu… Pourtant, il l’avait apprécié lui.

Alors qu’il était à moitié perdu dans ses pensée, il remarqua qu’un homme venait d’entrer dans l’accueil.

Il se redressa à peine pour mieux distinguer son visage et eut un sourire. C’était bien l’homme auquel il devait tenir pendant tout son séjour. Alors il se leva, passa une main sur son kimono pour le retendre et s’avança à pas léger vers l’homme en question. Il ne savait pas qu’il l’avait remarqué, mais ce n’était pas bien grave au fond. Lorsqu’il fut arrivé devant lui il lui adressa la parole !

« Monsieur Raevens… »

Il s’inclina respectueusement pour le saluer.

« Je me présente, Natsuko, votre hôte, je suis à votre disposition pour toute la durée de votre séjour. »

Difficile d’être plus clair. Il lui adressa un léger sourire .